Plusieurs khaïmas, des tentes traditionnelles mauritaniennes, on été installées au pied d’une grande dune pour nous accueillir. Nous sommes arrivés à la quatrième étape : le Camp de l’acacia.

À peine arrivée, je commets une gaffe : je dessine Rachid, un aide de camp qui préparait du thé à la résine d’acacia, au lieu de dessiner Blaoui, le chef du camp. Blaoui est vexé de ne pas avoir été choisi en premier comme modèle. Il pousse Rachid du coude en soufflant une phrase en Hassani, la langue des Saharaouis, puis se fige, attendant ostensiblement que je le peigne. Aziz me dit plus tard en riant Tu sais ce que Blaoui a dit à Rachid en le poussant ? Il lui a dit : "Toi, tu ne sais même pas poser, tu bouges tout le temps." !

Blaoui s’occupe toute la journée d’André, son chevreau, devenu la mascotte du camp. Son nom vient de Indrya, qui signifie source en Hassani. Aziz m’explique : Tu sais que les chèvres ont toutes une voix différente ? Toute la journée, elles bêlent uniquement pour se situer vis-à-vis des autres. Elles passent leur journées à dire «je suis làààà»