Aujourd'hui les habitants ont décidé de nettoyer les rues village : tout le monde ramasse les ordures,
et tamise le sable. Une forte odeur de plastique brulé plane sur la ville toute la journée.
La semaine dernières, dans ces mêmes ruelles, je marchais pour aller à la boutique acheter un oeuf.
J'étais préoccupée. Un vieux monsieur m'a suivie et m'a dit : "Toi, vendredi prochain, tu dois sacrifier
sept colas blancs".
Une noix de cola n'est pas un animal, donc ce n'est pas vraiment un sacrifice : c'est une offrande.
Je dois acheter les noix fraiches le matin pour qu'elles soient bien blanches, et avant la prière du début
d'après-midi (14h), je dois les donner à un talibé. Les talibés, ce sont les enfants des rues qui,
du matin au soir, tendent des boîtes de conserves vides aux passants pour recevoir une pièce,
ou une offrande.
Vendredi, c'est déjà demain. Je pars avec Maëlle pour dessiner quelques jours dans le Siné Saloum.
Je ne sais pas si je trouverai une connexion internet. Mais pour l'instant mon problème,
c'est de de trouver les colas et l'enfant.