Kadijha à vingt ans et un visage de poupée. C’est la fille de la dernière famille habitant encore le ksar. Elle se sent bien à Tizkmoudine, mais sait qu’elle devra partir pour faire des études. Tout le monde est si gentil ici. Elle m’amène visiter la palmeraie.
J’avance maladroitement derrière sa silhouette couverte d’étoffes qui se faufile entre les palmiers. Nous marchons sur un chemin étroit, longeant des petits canaux creusés dans la terre meuble pour abreuver les arbres. L’eau de la source laisse sur le sable un dépôt calcaire blanc qui fait ressortir ses reflets turquoises.
Kadijha connaît chaque recoin de la palmeraie. Arrivée près de la réserve d’eau, elle s’assoie en haut d’un monticule et se laisse glisser en riant le long d’une pente détrempée, comme sur un toboggan. J’imagine l’animation qui devait régner dans l’oasis quand cinq cents familles nombreuses la peuplaient.