02/08/2019 22:00

Les associations, appelées « non profit » en anglais, sont très présentes et font partie intégrante de la culture aux USA. Un américain sur quatre est bénévole dans une association.

Cette tendance apparaît dès la naissance de la république américaine. D’après les sociologues, il y a deux raisons : d’une côté, l’absence de religion officielle qui a poussé les congrégations dans une compétition aux actions sociales, d’autre part le faible investissement de l’État dans le domaine public qui pousse les citoyens à agir.

Dès 1830, Tocqueville observe ce phénomène lors d’un voyage aux États-Unis. Admiratif, il y voit un moyen de défense naturel contre l’individualisme naissant. D’après lui, grâce aux associations, la population apprend a réfléchir en groupe, et cette «école de la démocratie» les protège d’une trop grande emprise de l’État.

Le gouvernement des USA a, bien entendu, toujours encouragé cette tendance. George Bush père parlait des «mille points lumineux» des bonnes volontés associatives américains. De son côté, Bill Clinton a encore limité les programmes sociaux pour les transférer vers des organismes caritatifs, notamment religieux. Si les USA refusent de jouer à «l’État Providence», c’est pourtant le pays au monde qui verse le plus grand budget au secteur non-lucratif. Les associations sont aussi financées par des dons privés exemptés d’impôts.

Aujourd’hui, cette tendance évolue. L’univers associatif, les ONG, les interventions publiques et les entreprises qui investissent dans le domaine social se mélangent et rendent le tableau plus complexe. D’un côté, on trouve des groupements professionnels, gérés par des salariés, et de l’autre un bénévolat de plus en plus ponctuel. Cette dernière pratique vient contredire Tocqueville : lorsque la bonne volonté se limite à des actions disparates, elle ne permet plus l’apprentissage d’une organisation de groupe.

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