Tizkmoudine signifie «beaucoup d’eau». Ce village berbère très ancien, niché au pied d’une source qui alimente une grande palmeraie, n’abrite aujourd’hui plus qu’une seule famille. Les autres sont partis à quelques kilomètres de là chercher l’électricité. Aujourd’hui, ils reviennent entretenir le ksar (village fortifié) pour lui redonner vie.
Tout le village est organisé en réseau de ruelles couvertes par des toits de bois et de terre. Ces galeries ombragées laissant passer l’air, sont pensées pour protéger les habitants du soleil et de la chaleur. Il est possible de marcher d’un bout à l’autre du village même aux heures les plus chaudes. Cette architecture séculaire est un exemple de maîtrise d’isolation thermique.
Dans le labyrinthe des rues vides, je pense à celles et ceux qui vivaient ici, nés dans une des ces innombrables pièces en pierre et en terre battue. Je les imagine couverts d’étoffes, en train de marcher, rire, chuchoter, se déplacer à la lumière des bougies.
La porte de l’ancienne mosquée est restée ouverte. Les voûtes de chaux blanche se couvrent d’une fine poussière jaune. Quelle sensation étrange d’être seule ici, en plein silence.